Honneur aux parents d’Alain qui ont sauvé des familles juives pendant la seconde guerre mondiale.

Voici l’article de la Dépêche du Midi qui les honore:

«Les Dreuilhe, c’est le plus beau visage de l’Humanité»

Société – médaille de «juste» à titre-posthume pour Suzanne et Pierre Dreuilhe

médaille de «juste» à titre-posthume pour suzanne et pierre dreuilhe

Une émouvante cérémonie a réuni, jeudi soir à la mairie, les enfants de Suzanne et Pierre Dreuilhe. Un couple qui a reçu la médaille de l’État d’Israël de Justes parmi les Nations pour avoir sauvé à Castelsarrasin des familles juives durant l’Occupation.

«Les époux Dreuilhe représentent pour nous le plus beau visage de l’Humanité». En quelques mots la consul général d’Israël à Marseille, Anita Mazor donnait le ton de cette émouvante cérémonie visant à honorer ce couple de Castelsarrasinois ayant caché au plus fort des persécutions antisémites entre 1942 et 1944, deux familles juives réfugiées sur la commune : les Jacob et Lion (notre édition du 22 octobre). «Ces deux familles juives ont trouvé un refuge, du réconfort grâce à ces anonymes qui ont décidé de braver l’appareil d’État dans un contexte de délation et de terreur».

«Ils ont sauvé les seize membres de ma famille»

Un héroïsme extraordinaire de gens ordinaires sur lequel revenait Bernard Jacob, l’un des enfants sauvés par le couple. «Avec un courage exceptionnel, Suzette et Pierrot ont pris le risque de la désobéissance civile et risqué à tout moment leur vie et celles de leurs enfants en protégeant les seize membres de ma famille. Entre la raison et le cœur, ils ont choisi le cœur…» Les éloges passés, l’interrogation que tous les intervenants se posaient, était de comprendre pourquoi Suzanne (une mère au foyer élevant ses trois enfants) et Pierre, gérant d’une scierie, avaient mis leur famille en péril pour sauver des inconnus ? La réponse venait de Bernard Jacob qui avait eu l’occasion de discuter, après la guerre, de ce sujet avec ses parents, et Suzanne Dreuilhe. «C’est son engagement religieux, la foi de ce couple qui a guidé leur choix» assurait-il. Un point que relayait le Dr Albert Seifer, délégué régional de Yad Vashem : «La lettre pastorale de l’évêque de Montauban, Pierre-Marie Théas appelant au sauvetage des juifs, a influencé Suzanne et Pierre Dreuilhe. Une missive distribuée et lue dans toutes les paroisses du diocèse grâce au concours de la résistante montalbanaise Marie-Rose Gineste qui pédala avec sa fameuse bicyclette jusqu’à 100 km par jour pour la diffuser dans le département».

«Suzette ne voulait pas de cette médaille»

Revenant sur ses échanges avec Suzanne, B. Jacob attestait de la grande modestie du couple face aux événements dont ils ont été les héros malgré eux. «Suzette ne voulait pas de cette médaille (la plus haute distinction décernée à un civil par l’État d’Israël), elle trouvait normal ce qu’elle avait fait… C’est d’ailleurs elle qui m’a révélé ce que j’ignorais sur son mari. Pierre ayant fait passer des familles juives en Espagne en les dissimulant derrière des fagots de bois dans sa camionnette. Ce qu’ils considéraient comme normal relève de ce qu’il y a de meilleur en l’Homme». Un témoignage fort que le président du conseil départemental, Christian Astruc ne pouvait que relayer. «C’est cette France courageuse que nous aimons» lâchait-il en présence de nombreux représentants de la communauté juive dont le président de l’association cultuelle israélite de Montauban (ACIM), Jean-Lou Lévi. Des mots qui résonnaient avec beaucoup d’émotion aux trois enfants des deux uniques «Justes» de Castelsarrasin, Michel, Alain et Mireille Dreuilhe qui étaient accompagnés de leurs familles.

Article de Max Lagarrigue.

Quelques photos de la cérémonie:

Justes parmi les Nations

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