Voici trois jeunes qui ont retenu notre attention à des titres divers mais qui ont des points communs : leur sérieux, leur désir de réussir leurs études et, cela se sent bien, leur foi en l’avenir. Yasmina, Alexandre, Emmanuel… des prénoms à retenir car ils sont ceux de notre relève.
YASMINA BOUTFIRASS
Créé par Thierry Carrère, lors de son bâtonat, le concours d’Eloquence en était à sa quatrième édition, présidée par le Procureur général Jean-Louis Nadal. Le thème de cette épreuve, dont les présélections se sont déroulées le 13 janvier au Lycée Jolimont, était « justice et citoyenneté ».
Cinq élèves du département ont exposé leur « plaidoirie » durant cinq minutes devant un jury réuni autour de Thierry Carrère. Celui-ci a déclaré : « Ce n’est jamais facile pour ces jeunes, ni pour nous ! Ils sont tous étonnants. Et pourtant, les critères sont larges. Par exemple, il ne faut pas lire son texte, ne pas faire d’exposé, ne pas être hors sujet, ne pas être exhaustif en s’accordant un peu de liberté et ajouter aussi ce petit plus qui nous emporte ».
Au terme de ces éliminatoires, trois candidats ont été retenu, dont Yasmina pour le lycée Berthelot, après une présélection devant un jury où siégeait notre amie Simone Guerbet.
Les deux autres lauréats de cette première épreuve étaient Romain Mercadal du lycée Jolimont et Olvio Ordonez du lycée Saint-Sernin.
C’est le 19 janvier que ces trois avocats en herbe ont affronté les lauréats des autres départements de la région. Au total, 11 jeunes gens étaient retenus pour la finale. La lutte fut serrée et le jury se déclara « ému, surpris, conquis et fier » des prestations. Le premier prix est revenu à Mathilde Clayessen du Lycée Nougaro de Monteils. Notre représentante Yasmina n’a pas démérité et a réussi un brillant parcours. Chacun des lauréat s’est vu offrir une sculpture en verre soufflé de l’artiste Fernando Agostino ainsi que des livres.
Nous attendons avec impatience la prochaine édition en espérant que Berthelot s’y distingue encore.
Les trois lauréats de Haute Garonne Photo DDM, M.Labonne
ALEXANDRE
En juillet 2010, l’Association des chiens guides d’aveugles que préside notre ami François Farré a remis à Alexandre un jeune labrador de deux ans du nom de Dax. Alexandre avait fait sa demande à 17 ans car il voulait être autonome pour poursuivre ses études. Depuis la rentrée de 2010, Dax guide Alexandre dans les transports en commun et dans les couloirs et les classes du Lycée.
Je m’appelle Alexandre et j’ai 19 ans.
J’ai contacté pour la première fois l’Association Chiens Guides d’Aveugles Toulouse Grand
Sud alors que j’avais tout juste 17 ans. En effet, suite à une maladie, j’ai une tâche noire au
milieu des deux yeux. Je ne vois qu ‘autour de cette zone « morte » et je ne perçois ni les couleurs, ni la troisième dimension. Je n’ai pas non plus la notion de distance, ce qui peut rendre mes déplacements dangereux.
J’ai fait ma demande très jeune car j’étais sûr de vouloir un chien guide :
pour l’autonomie, bien sûr, mais aussi pour faciliter les contacts avec les autres. Un chien-guide suscite des questions et provoque la sympathie.
On n’est pas mis à l’écart.
Pendant deux ans, l’Association de Toulouse m’a accompagné pour mûrir mon projet : plusieurs rendez-vous, un travail en commun avec les éducateurs, mes parents, la psychologue, etc. Et en juillet 2010, Dax m’a été remis. Une vraie rencontre ! Tout de suite, ça s’est très bien passé entre nous. Une réelle complicité !
Dans le métro ou en ville, les déplacements sont beaucoup plus faciles avec Dax. En plus, on m ‘interpelle, on me pose des questions. J’apprécie ces moments d’échange car ils me permettent de discuter du chien guide et de ma maladie.
En septembre, j’ai fait ta rentrée des classes avec mon chien guide.
Je suis en Terminale au Lycée Berthelot à Toulouse et Dax me guide dans les salles de classe. Il est très bien accepté par tous :
élèves et professeurs. Il est même devenu « le 25éme élève» et figure désormais sur notre photo de classe !
EMMANUEL GERLIN
Emmanuel est plus âgé, il a déjà quitté Berthelot pour poursuivre des études de haut niveau. Mais ce qui est exceptionnel, c’est que dès l’âge de 16 ans, alors qu’il était encore Berthelotin, il fut désigné comme jeune ambassadeur de l’UNICEF.
Ce rôle, il le prit à cœur et lors d’un long stage à la Jamaïque, il entreprit de témoigner sur la vie difficile des populations qu’il rencontrait. Il ramena de ce voyage des témoignages fort intéressants qui ont été publiés aux éditions Itinéraires de Luigi Zuccante (encore un Berthelotin !) sous le titre « Carnet de bord » et, ceux qui peuvent accéder à notre site internet, ont pu les lire par « épisodes ».
Emmanuel Gerlin est toujours sensibilisé à ces problèmes et continue d’œuvrer dans l’humanitaire à travers des projets dont notre journal et notre site se feront l’écho. Après un long périple en Amérique du Sud, le voilà de retour, toujours aussi actif. Ce garçon au grand cœur fait déjà partie de notre association à laquelle il vient d’adhérer en tant que « plus jeune ancien » !
J’ajouterai qu’Emmanuel m’a fait part d’un projet sur « Le Partage » qu’il souhaiterait présenter au Collège et au Lycée pour que des groupes d’élèves lancent en commun des actions de ce type. Des discussions sont en cours auprès des établissements et on espère pouvoir lancer ce type de projet prochainement.