Savez-vous qu’on dénombre six générations de collectionneurs de BD ? En fonction de leur âge et de ce qu’ils recherchent. Personellement, je fais partie de la troisième, ce sont ceux qui recherchent des BD d’origine, datant grosso modo de la fin de la guerre au début des années 60. A cette époque, celle de mon enfance et de mon adolescence, les types de BD étaient plus diversifiés qu’aujourd’hui. De nos jours, la plupart des BD paraissent en albums. Il en était alors tout autrement, les albums étaient assez rares. Par contre, la publication se faisait soit dans des journaux d’information, surtout aux USA (strips quotidiens et du dimanche), soit en périodiques hebdomadaires, soit en récits complets souples, soit en petits formats. Les vitrines des libraires exposaient de merveilleux recueils de périodiques et les kiosques à journaux étaient constellés de dizaines de fascicules multicolores, de tous les formats.
Les périodiques, contenant surtout des histoires à suivre, ont presque tous disparu, à l’exception de Spirou et du Journal de Mickey. C’étaient alors de magnifiques grands journaux comme le Journal de Tintin, Pilote, Donald, Robinson, l’Astucieux, Vaillant, Coq Hardi, Tarzan, etc.
Les récits complets, innombrables, se présentaient sous forme de fascicules allant d’une vingtaine à une soixantaine de pages, de format moyen : on peut citer quelques uns des plus connus comme Big Bill le Casseur, Fantax, Garry, Rodéo, Tex, la collection Artima (Météor, Dynamic, Tarou,…) etc.
Les petits formats apparurent à la fin des années 40 et eurent un immense succès : Akim, Blek, Kiwi, Nevada, Pepito, Pipo, Super Boy, Tartine Mariol, etc.
A l’époque les albums les plus courtisés étaient ceux de Tintin.
Il existe des argus, notamment le BDM, donnant la côte des BD. Celles-ci sont censées dépendre en premier lieu de la rareté, mais aussi de l’état de fraîcheur de la BD. Certaines sont aberrantes, mais c’est ainsi : en 2011, une édition de 1930 de Tintin au pays des Soviets côte… tenez-vous bien, 35 000 € ! le N° 1 de Fantax (12 pages sur papier fin) vaut… 15 000 € !!
On trouve de l’ancien (ne pas confondre avec l’occasion, c’est-à-dire des BD récentes revendues sur les marchés) dans des magasins spécialisés, grâce à des annonces paraissant dans des journaux dédiés ou dans des conventions. Pour ceux qui habitent Toulouse ou la proximité, sachez que deux conventions se tiennent à Ramonville, en mars et en novembre. On y trouve vraiment tout, une vraie caverne d’Ali Baba, mais… ayez un chéquier bien garni ! Les échanges, comme du temps de mon enfance, ne se pratiquent plus guère. Dans mon cas, les pièces que je recherche tournent autour de 50 € (j’en possède qui côtent beaucoup plus car je les ai acquises il y a très longtemps).
C’est un passe-temps qui n’est pas forcément ruineux, d’autant plus qu’on peut cibler des collections restreintes, mais qui procure, en tout cas pour moi, un plaisir extrême.
Si vous souhaitez en savoir plus, contactez-moi, j’essaierai de vous éclairer dans la mesure de mes modestes connaissances, compte tenu de l’ampleur du sujet.
Signé: Emile PENA