Bien que des participants du stage de l’an dernier ainsi que des nouveaux souhaitaient suivre un stage de laque sur différents matèriaux, il ne m’a pas été possible cette année de monter un second stage de laque à Toulouse faute d’avoir trouvé une salle (éternel problème). Cependant nos Professeurs Huy et Tuyet sont venus comme convenu pendant une semaine à mon domicile. J’ai donc nénéficié de cours particuliers et entrepris de faire de la laque sur terre cuite.

J’avais à ma disposition une statue de terre cuite d’un visage de jeune fille. Cette statue avait beaucoup souffert lors de son élaboration (trop de temps entre les différentes phases de création et manque d’humidification). Ce qui devait arriver arriva et lors de sa cuisson elle a éclaté en plusieurs endroits, en particulier ses épaules, sa chevelure et une partie du visage s’est fissuré. C’était donc un exercice difficile et périlleux pour tenter de la sauver et n’était pas un modèle idéal pour travailler avec de la laque. On verra dans le pas à pas que je vous propose qu’il a fallu consacrer beaucoup de temps à sa restauration, un modèle plus approprié, c’est à dire sans défauts après cuisson et déjà bien poncé aurait permis de gagner beaucoup de temps.

Etape 1 : Ponçage de la statue originale et rattrapage de certains défauts.

Etape 2 : Première couche d’imprégnation.

Imprégnation d’un mastic pour que la terre cuite absorbe moins les premières couches de laque. Dans ce cas il s’agit d’un mastic de carrossiers. J’avais choisi une solution moderne et rapide, mais ce serait mieux et plus traditionnel de créer une imprégnation à base de laque et de pigments mélangé à de l’argile fine, du kaolin, etc.

Etape 3-1 : Première couche de laque noire.

Première couche de laque noire. 80% de laque noire, 20% de pétrole de chauffage.

Les premiers résultats sont prometteurs mais imparfaits. Il y a encore beaucoup d’imperfections (trous, fissures, granités). Beaucoup s’en satisferaient, mais la laque doit être parfaite et ne supporte pas l’à peu près. Vous noterez que la laque met en valeur les défauts.

Etape 3-2 : Séchage de la première couche de laque noire.

Une des particularités de la laque est de refléter la lumière et donc les couleurs avoisinantes. Ceci permet de donner vie à votre oeuvre et offre de multiples facettes suivant l’endroit où vous l’exposerez.

Etape 4 : Rattrapage des défauts et ponçage à l’eau

Rattrapage de gros défauts et ponçage à l’eau papier N° 600. Mastic laque noire et pigment. Beaucoup de pigment, peu de laque noire. Rattrapage 2 fois de suite avec séchage et ponçage à chaque fois (peut aller jusqu’à 3 à 4 fois en fonction des défauts à rattraper (trous, fissures, etc…).

Etape 5 : Rattrapage de petits défauts avec un mastic naturel

Couche d’un enduit de pigments naturels avec de la laque noire. Mastic composé de 60% de laque noire  et de 40% de pigment. Un peu plus liquide que l’étape 4. Juste pour rattrapage de petits défauts.
Au total 3 couches de mastic pour atteindre une bonne épaisseur avant ponçage.

Etape 6 : Ponçage à l’eau

Ponçage à l’eau. On voit des défauts de ponçage sur les zones en reliefs comme l’arcade sourcilière. Ponçage à l’eau, papier N° 600

Etape 7 : Encore des couches de laque noire et ponçage à l’eau

Encore trois couches de laque noire. 80% de laque noire et 20% de pétrole de chauffage suivi d’un ponçage léger à l’eau entre chaque couche, ça prend tournure… Papier de ponçage N° 800

Etape 8 : Rattrapage de petits défauts restants

Encore des rattrapages de légers défauts restants et ponçage des zones de rattrapage. 80% de laque noire et 20% de pétrole de chauffage. Ponçage léger à l’eau entre chaque couche, papier N° 800 . Cette étape est optionnel et dépend des défauts restants.

La technique de la laque réclame de la patience et de la rigueur.

Etape 9 : Etape finale
Encore une couche de laque noire finale. 70% de laque noire et 30% de pétrole de chauffage.
Et voici le résultat…..

REMARQUE

J’ai volontairement choisi de n’utiliser que de la laque noire qui rappelle, une fois bien ponçé, une sculpture en marbre noir. Mais bien sûr vous pouvez utiliser des pigments de couleur  de votre choix, voire même de la feuille d’argent et de la laque aile de canard. Tout est possible, cela dépend de vos goûts personnels. Je vais d’ailleurs prochainement utiliser toutes ces techniques sur terre cuite déjà préparée lors du stage. En effet il est bon, comme pour la peinture à l’huile, d’avoir plusieurs œuvres en cours en même temps, cela permet de gagner du temps et de mettre à profit les temps de séchage pour préparer autre chose et d’optimiser votre matériel.

J’espère que ce pas à pas vous donnera envie de pratiquer la laque traditionnelle vietnamienne et que nous aurons l’occasion de la mettre en pratique lors d’un prochain stage à Toulouse l’an prochain. De multiples techniques sont possibles sur de nombreux supports.

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Jacques Soulé

Voir les articles sur la laque :
http://berthelot31.fr/un-stage-de-laque-a-toulouse/
http://berthelot31.fr/la-laque-par-nos-professeurs/
http://berthelot31.fr/compte-rendu-du-stage-de-laque/

Laque sur terre cuite

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