Voici un extrait d’un article paru dans SPIROU N° 754 du 9 octobre 1952 sous la plume de Géo France envoyé par Emile Pena

JEAN BOITEUX, l’homme-orchestre

Le programme des championnats de France de natation comprend quatre courses de nage libre (100, 200, 400 et 1500 m.) et trois relais (4 fois 200, 3 fois 100 trois nages et 10 fois 100 m.), plus deux épreuves de style (200m. Brasse et 100 m. dos).

Or, l’autre week end, aux « Tourelles », à Paris, notre jeune et gentil champion olympique Jean Boiteux a participé à toutes ces épreuves, sauf bien entendu la brasse et le dos.

Le bilan de cette expérience : quatre titres : 200 m., 400 m., relais 4 fois 200 et relais 10 fois 100 m., derrière Jany, champion, et Eminente.

On peut même dire que s’il l’avait voulu, Jean Boiteux aurait fort bien pu enlever un cinquième titre, celui du 1500 m. Mais il laissa volontairement la victoire à son camarade de club Jo Bernardo, voulant ainsi lui offrir un sympathique cadeau de mariage.

Le geste de Boiteux part, sans nul doute, d’un bon naturel. Mais il n’est pas à recommander, car du moment qu’on prend le départ d’une épreuve, quelle qu’elle soit, on se doit de défendre sa chance. Si Jean voulait faire plaisir à Jo, il n’avait qu’à ne pas prendre le départ : nul n’aurait trouvé à y redire.

Ceci dit, le « trust » réalisé par Boiteux est véritablement remarquable. Mais on se demande surtout, au terme d’une saison si brillante, si l’on n’en demande pas trop à notre nageur. On s’étonne parfois de ce que certaines vedettes de la natation ne « durent » pas. N’est-ce pas parce qu’on leur impose des tâches trop rudes ?

JANY A CONSERVE SON TITRE

Alex Jany reste notre sprinter N° 1. Certes, il n’est plus le grand Jany, celui qui était le maître « in the world » sur toutes les distances jusqu’à 400 m. Mais Alex, sprinter naturel, a mis un point d’honneur à triompher une fois de plus dans ce championnat de 100 m. qu’il enlève depuis 1945. Son succès, de justesse, sur Eminente, est d’autant plus probant que le grand Alex rata un virage. Son temps (58’’ 5) est excellent, surtout dans la très dure piscine des « Tourelles ».

Pour ceux d’entre vous qui aiment les chiffres, voici quels sont depuis 1945, les « chronos » réalisé par Jany lors de son championnat de France :

1945 : 59’’ – 1946 : 57’’ 5 – 1947 : 58’’ 5 – 1948 : 58’’ 2 – 1949 : 57’’ 8 – 1950 : 58’’ 7 – 1951 : 58’’ 8 –

1952 : 58’’ 5

Huit victoires consécutives : c’est là, on l’avouera, un exploit peu banal.

Signé Emile Péna

Notre collectionneur de bandes dessinées

JEAN BOITEUX, l’homme-orchestre

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